Tout public à partir de 14 ans, Pèr-chaos mêle le théâtre, la marionnette et la musique. Ce spectacle pluridisciplinaire réunit sur scène 1 actrice, 1 narrateur et 2 marionnettistes.
© Chloé Signes
Écriture et mise en scène Frédérique Aufort
Avec Geoffroy Barbier, Mathilde Loeuillet
Manipulation des marionnettes Matthias Sebbane, Erwann Meneret, Geoffroy Barbier
Pèr-chaos fait pénétrer le spectateur dans l’imaginaire d’une jeune femme, mère de deux enfants. Elle monte sur scène pour dire et ne parvient pas à parler – un Homme, ami imaginaire qui l'accompagne, raconte la marche d'une femme dans un désert. Par des images avec des marionnettes, des ombres projetées, des poupées, la jeune femme expose aux spectateurs son univers intérieur. Avec une énergie décuplée, elle entre dans le chaos et en revient victorieuse : elle affronte ensuite son attirance pour la mort, dialogue avec la Faucheuse sur leur « histoire d’amour » et rompt. Le vrai danger surgit alors… Jusqu’aux dernières minutes, où, salvateurs, les mots surgissent.
Le texte ci-dessous est un témoignage. Il a été reçu à la CIIVISE (la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants). Il ouvre, en exergue, le rapport de la CIIVISE publié en novembre 2023.
« Ce que je voudrais dire, c’est que je témoigne pour tous ceux qui en sont morts, qui se sont jetés d’un pont sous un train. Je voudrais témoigner pour tous ceux qui ont choisi de mourir plutôt que de vivre dans le néant. Tous ceux qui en sont devenus fous, malades, réellement fous. Tous ceux qui n’ont pas pu sortir le chaos de leurs entrailles, tous ceux qui ont fini par mourir de leur belle mort, mais en même temps découpés en deux et dévastés. Tous ceux qui ont passé leur vie murés dans le silence. Et, avec tous ceux-là, donc, je témoigne pour tous ceux qui n’ont pas cette voix. Je veux juste dire ce que nous avons vécu, c’est l’horreur, c’est la solitude extrême. C’est un froid, c’est une incompréhension. C’est le fin fond de l’humanité à l’endroit où tout est dévasté. Ça n’a pas de mots, c’est un enfer. Et nous sommes une multitude. Nous sommes terrés dans le silence et la peur, mais nous sommes là et nous sommes aussi un des visages de l’humanité.
Et ce que je voudrais dire, c’est que tous ceux-là ils aspirent à la lumière. Et qu’au-delà de mes mots, ma parole, elle est aussi pour eux. »
Pèr-chaos raconte les conséquences possibles du silence sur des actes subis dans l’enfance.