Soirée de discussion avec Gilbert Achcar, Urgence Palestine et Tsedek! en soutien à Thousand Madleens
Premier RDV de la rentrée, Michèle Firk recevra Gilbert Achcar le jeudi 04 septembre pour discuter de son livre "Gaza, génocide annoncé" (publié par La Dispute ) et de la situation actuelle en Palestine.
Professeur à SOAS, Achcar couvre le Moyen Orient depuis des décennies, ayant notamment déjà publié chez Actes Sud les excellents "Les Arabes et la Shoah" en 2009 et "Le Peuple Veut" en 2013.
Alors que le gouvernement israélien vient d'annoncer sa volonté d'occuper militairement Gaza et d'accélérer la colonisation de la Cisjordanie, il nous paraît urgent de penser des moyens de s'opposer au génocide en cours. Aussi nous sommes très heureux de mettre cet auteur arabe internationaliste en discussion avec des membres de Tsedek! et d'Urgence Palestine, 2 collectifs qui n'ont jamais faibli dans leur solidarité avec le peuple palestinien.
Une partie des bénéfices de la soirée seront reversés à Thousands Madleens afin d'aider à financer la prochaine flottille humanitaire qui partira vers Gaza!
Jeudi 04 Septembre de 19.00 à 21.00 à la Parole Errante, 9 Rue François Debergue à Montreuil.
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Depuis les attaques du 07 octobre il y a maintenant 2 ans, l’Occident s’est transformé en théâtre sinistre de ce qu’Achcar appelle “la compassion narcissique”, ne s’émouvant que pour les victimes qui lui ressemblaient. Malgré l’ampleur de la dévastation causée par les représailles israéliennes (dizaines de milliers de morts, centaines de milliers de blessés – civils à plus de 80% selon les données de Tsahal), se manifesta un refus borné de comprendre l’évènement, une incapacité à le replacer dans une continuité historique.
C’est là que le livre de Gilbert Achcar nous est précieux. Offrant “l’analyse de première main” d’un “auteur arabe internationaliste”, celui-ci regroupe des articles écrits sur plus de 30 ans, se proposant à la fois de réinscrire les évènements des deux dernières années dans une perspective historique mais aussi d’en tirer les enseignements sur l’époque que nous traversons. C'est qu'Achcar a pour lui le temps long, lui qui dit être devenu marxiste suite à la guerre des 6 jours et qui s'était déjà distingué en 2009 avec son impressionnante somme sur "Les Arabes et la Shoah".
Alors non, les victimes civiles ne sont pas des dommages collatéraux d’une guerre menée contre le Hamas mais bien les cibles principales de l’armée israélienne, telle qu’elle l’a elle-même théorisé dans sa « doctrine Dahiya » en 2006. La famine qui sévit en ce moment n’est pas non plus le résultat du conflit, mais sciemment et méthodiquement organisée pour tuer, avilir et pousser au départ. Non, le nettoyage ethnique de la Palestine n’est pas une réponse au 7 octobre, mais un projet politique activement pensé et exécuté par le sionisme révisionniste - que ce soit par Jabotinsky au 19e siècle ou par le Likoud depuis plus de 50 ans, et ce, avec le soutien d’une frange grandissante de la société israélienne. Et donc non, ceci n’est pas une guerre, c’est un génocide.
Signe, selon lui, de « l’ère néofasciste » qui s’annonce, ce génocide est le premier exécuté par un pays technologiquement avancé bénéficiant du soutien de l’Occident. L’impuissance de la CPI, le mépris du droit international ou humanitaire, tout indique la fin de « l’ordre international libéral », tombé non pas sous les coups de quelques attaques extérieures, mais sous le poids de ses propres contradictions.
Au moment où nous écrivons, Israël mobilise ses réservistes pour conquérir Gaza et a dévoilé son projet “E1” de colonisation stratégiques de la Cisjordanie avec comme objectif affiché de compromettre la possibilité même d’un état palestinien. L’impératif à agir aura rarement été plus grand, tout comme notre sentiment d’impuissance. Heureusement certains le font, malgré la répression et la haine dont ils sont la cible. Nous nous devons de leur donner nos forces.